Brest-Sturm Graz : pour leur premier match en Ligue des champions, les Brestois s’offrent une victoire « comme à la maison »

En fin de soirée, la route nationale 12 qui relie Guingamp à Brest devait certainement être particulièrement encombrée en direction de la cité du Ponant. Qu’importe : les conducteurs et passagers de ce bouchon de supporteurs brestois avaient forcément le sourire aux lèvres, encore béats, marqués par la première victoire en Ligue des champions du Stade brestois, jeudi 19 septembre, face au club autrichien de Sturm Graz (2-1).
Le club breton et ses supporteurs découvraient la Coupe d’Europe, une première en soixante-quatorze ans d’existence. Alors, forcément, « c’était différent, mais en bien. C’est mille fois supérieur à ce qu’on peut vivre habituellement en Ligue 1 », savourait Audrey à l’issue du match, pendant que les joueurs du SB29 communiaient avec leur public. « Ce sont des moments magiques », appréciait de son côté Eric Roy, l’entraîneur brestois. Personne, des joueurs aux supporteurs, ne voulait interrompre cet instant suspendu et quitter la pelouse du stade de Roudourou.
Mais il fallait bien rentrer à Brest. La rencontre s’est en effet disputée à Guingamp, car le stade Francis-Le Blé n’est pas homologué par l’Union des associations européennes de football (UEFA). Malgré tout, le Stade brestois « s’est senti comme à la maison », a assuré Eric Roy. La venue des Ty-Zefs dans les Côtes-d’Armor avait pourtant ranimé la vieille rivalité avec l’En avant Guingamp (EAG) et des tags injurieux à l’encontre du Stade brestois ornaient certains murs autour du Roudourou.
Pas de quoi gâcher l’événement historique que s’apprêtaient à vivre les supporteurs du SB29. « Notre position est plus facile que la leur [celle des supporteurs guingampais]. On joue la Ligue des champions chez eux, alors qu’ils sont en Ligue 2 », souriait Glenn, avant le match, chambreur mais empreint de compassion pour le rival guingampais. Comme d’autres supporteurs brestois, le jeune homme avait pris ses quartiers, à quelques heures du coup d’envoi, au bistrot Le Lapin rouge, invariable lieu de rassemblement des fans de l’EAG avant les rencontres.
« On ne regarde plus la couleur du stade ou le lieu où ça se passe. Maintenant, c’est l’événement qui prime », soutenait Paul, ravi d’avoir décroché un ticket le matin du match. Certains billets se vendaient encore à quelques heures de la rencontre, tandis que les 10 200 abonnés du Stade brestois avaient acheté le pack pour les quatre matchs que le club jouera à domicile dans cette Ligue des champions.
Supporteur du club depuis une cinquantaine d’années, Paul ne réalisait pas encore ce à quoi il s’apprêtait à assister : « Brest en Ligue des champions, c’est absolument invraisemblable. Après tout ce que le club a vécu… Ce soir, l’ambiance va être énorme. On a ramené Brest à Guingamp. » Le passage de Francis-Le Blé au Roudourou n’a, en effet, pas perturbé les supporteurs brestois, qui ont rapidement pris leurs marques dans cet écrin de location.
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